Déguster du vin à Bordeaux, une évidence. Pour sortir des sentiers battus, je me suis donc intéressé à un autre breuvage également produit dans la région : la bière. Quand Bordeaux replie le tire-bouchon pour utiliser le décapsuleur…

Le coin des bières locales chez Malt & Co (© Yannick Revel)
Tout a commencé par une rencontre. Un jour de février, descendant la rue du Palais Gallien, je faisais connaissance avec Yann, le docteur es mousse de Malt & Co dont je vous parlerai plus en détail très prochainement. Parmi les multiples références en provenance du monde entier, un coin du magasin attirait particulièrement mon attention, celui des bières locales. Parmi elles, Alienor, une référence historique au personnage emblématique de la région, tour à tour duchesse d’Aquitaine, reine des francs, puis des Anglais. C’est à un belge que l’on doit cette bière déclinée en cinq recettes (blonde, blanche, brune, rousse, citron) toutes élaborées dans un village de la campagne bordelaise.
Encore plus près de Bordeaux, c’est à Pessac qu’est brassée la Gasconha, une autre mousse 100 % girondine. Mais c’est finalement sur la Bière du Carrelet que je vais m’attarder quelques minutes. Issue d’une micro brasserie de Blaye, la petite mousse accroche les parois du verre et sa couleur trouble laisse deviner du caractère. Le nez libère quelques arômes d’agrumes et de miel alors que la bouche est finalement étonnement légère. Un équilibré mélange de fraîcheur et de rondeur !

La gamme Boissonerie Générale (© Yannick Revel)
Toujours dans le département, le domaine Pascaud produit la bière Mascaret, du nom de la célèbre vague d’eau douce provoquée par les grandes marées. Au cœur des vignes de l’appellation Premières Côtes de Bordeaux, ce domaine brassicole confectionne plusieurs recettes mais c’est la blonde que j’avais l’occasion de goûter quelques jours plus tard. Une vraie bière artisanale, dotée d’une belle personnalité. Moins ronde et plus affirmée que la précédente, elle cache sous sa robe trouble, une identité plus piquante avec un léger final d’amertume.
Au grès de mes pérégrinations, je faisais également la connaissance d’une pure bordelaise, la PIP (pression imparfaitement parfaite). Installée près du bassin à flot, cette brasserie collaborative vend ses flacons mais surtout, elle permet à chacun de venir y concocter sa propre mixture. Et lorsque je visite l’écosystème Darwin, qu’est ce que je vois dans les rayons du Magasin Général ? Des flacons de bulles portant le nom du projet de la rive droite.

Pas d’écosystème sans bulles (© Yannick Revel)
La bière est donc omniprésente au pays du vin, et certains sont allés encore plus loin dans la démarche. Ainsi, Boissonerie Générale a eu l’idée de créer la Bierovin, une boisson à base de malt d’orge fermentée naturellement à l’aide de moût de raisins ramassés en vendange tardive. Les univers se retrouvent enfin dans le verre et sous le palais, pour une union d’un nouveau genre, un mariage viti-brassicole aussi surprenant que réussi.