Il est parfois bon de s’enfoncer dans les terres. Loin de toutes côtes et des plages fourmilières, il existe un monde paisible dans lequel on renoue avec des valeurs essentielles. Une reconnexion évidente que j’ai ressentie durant mon séjour dans le Lot-et-Garonne. Ici, les hommes comme les pierres sont chargés d’histoire. Le département n’est pas doté d’atouts naturels exceptionnels certes, mais son patrimoine architectural et la diversité de son terroir en font un coin de France où il fait bon vivre. Pas de doute, le bonheur est au milieu des champs, assurément.

Entouré par la forêt, le château de Bonaguil (Photos: Yannick Revel)
Dans la principale ville du 47, j’entame mon périple. Et c’est sur un vélo que je parcours Agen accompagné par Vincent. Guide à l’office de tourisme local, c’est lui qui emmène les visiteurs dans les recoins de la cité de 35.000 habitants. Au milieu de sa barbe, les mots coulent pour conter la cathédrale Saint-Caprais, le pont-canal, le boulevard haussmannien, le théâtre Ducournau…

Pause cycliste sur le Pont-Canal
Terres gourmandes
Avec mon compagnon du jour, nous filons ensuite dans le Brulhois, un vignoble exploité depuis l’époque romaine. L’une des spécialités est le vin noir autour duquel la coopérative a développé une expérience unique :
La dégustation du vin noir dans le noir
Avec Les Côtes du Marmandais, Les Côtes de Duras et le Buzet, le Brulhois fait partie des quatre AOC du département auxquelles s’ajoutent les vins de Thezac-Perricard, du Pays de l’Agenais, le Floc de Gascogne et l’Armagnac.

Sur une gabarre, le vin était transporté jusqu’à Bordeaux
Côté bouche, il n’y a pas que le célèbre pruneau (qui n’est d’ailleurs pas cultivé à Agen mais dans le villeneuvois). Le Lot-et-Garonne est d’ailleurs le premier département de France en terme diversité de culture de fruits et légumes. Tomates, melons, pêches, noisettes, safran… autant de productions de qualité qui mettent les sens en éveil. Chaque année, elles sont mises en lumière au mois de septembre dans la capitale. Au pied de Notre-Dame, un marché flottant sur le canal présente cet éventail.
Terres médiévales
Au fil des routes, le chemin est parsemé de pierres moyenâgeuses. De toute beauté les châteaux de Biron et de Bonaguil sont des merveilles à ne pas rater. Les villages où l’ambiance nous plonge au temps des seigneurs sont nombreux. Certains d’entre eux sont des bastides (villes nouvelles du 13ème siècle), on en dénombre quarante dans le département. Villereal, Monflanquin, Puymirol, Villeneuve-sur-Lot… toutes sont reconnaissables par leur urbanisme similaire.
Au pays des bastides (bientôt en ligne)
Sans être estampillés bastide, d’autres villages demeurent tout autant remarquables. Pennes d’Agenais et Pujols en font partie, les parcourir équivaut à un voyage dans le temps.

La basilique Notre Dame de Peyragude à Pennes d’Agenais
Terres d’eau
Si nous sommes loin de la mer et de l’océan, l’eau est néanmoins présente partout. Garonne, Lot, Baïse, Canal, les cours d’eau sont autant de points de fraicheur qui façonnent la vie quotidienne et les activités de loisirs. En les suivant, les nombreux cyclotouristes prennent le temps de profiter à leur rythme. Au cours de mon voyage, je croisais un groupe de cyclistes qui reliaient Bordeaux à Moissac en suivant le canal des Deux Mers. Dans le même esprit d’autres louent un bateau pour un slow tourisme fluvial permettant d’apprécier la douceur de vivre de ces contrées.

Embarquement sur le Lot
Agréable pour les visiteurs, l’eau est un élément quotidien pour les habitants. Le fleuve perd ici son article déterminant pour devenir simplement Garonne, comme le prénom d’une personne avec qui on cohabite. Cette relation entre les locaux et leur voisine est particulièrement bien racontée à la Maison des Gens de Garonne. Dans un village de 400 âmes, la vie est rythmée par les sautes d’humeur du cours d’eau, et la narration racontée d’une manière touchante et pédagogique particulièrement émouvante. Je ne vous en dis pas plus, à vous de pousser les portes de ce site pour y vivre une expérience singulière.
Surprises contemporaines
Au cours de mon périple, j’ai croisé deux initiatives inclassables. La première est associative et place l’art contemporain au cœur d’un territoire rural comme un prétexte pour dynamiser les rapports humains.
Pollen, l’art avec ses contemporains (bientôt en ligne)
L’autre est l’œuvre d’un entrepreneur privé. Patron de l’enseigne Gifi, Philippe Ginestet a construit un royaume féerique sur ses terres de Saint-Sylvestre-sur-Lot. Que l’on adore ou que l’on déteste, ce lieu ne peut laisser indifférent.
Château de Stelsia, un Neverland à la française (bientôt en ligne)
Patience, les articles seront publiés dans les jours à venir, l’occasion de (re)découvrir le Lot-et-Garonne un peu longtemps.

Un mirage apparaît derrière l’arbre
Je tiens à remercier toutes les personnes qui ont facilité ce séjour, en particulier Anne Fernandez (assistée de Lisa) du CDT 47 pour l’accueil réservé. Merci pour le temps consacré ainsi que pour tous les bons conseils et les portes ouvertes.
Je tiens également remercier tous les offices de tourisme locaux et le personnel qui y travaille. Gilles à Fumel, Vincent à Agen, Gautier à Villeneuve-sur-Lot, Céleste à Monflanquin, Christelle à Marmande… vous êtes au top ! Tout comme Patrick au Château de Bonaguil, Clotilde à la Maison des Gens de Garonne ou Frédéric des Vignerons du Brulhois. Merci à tous de votre disponibilité.
Enfin, j’adresse une spéciale dédicace à Thomas du Domaine de Méroc, une chambre d’hôte située au Mas d’Agenais. Ici les gens ne sont pas traités comme des clients mais comme des amis de passage ❤
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bravo pour donner une si belle vitrine à notre département qui assurément mérite une visite
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Merci Annabella 🙂
Le Lot-et-Garonne est un pays où il fait bon vivre et j’ai beaucoup apprécié mon séjour.
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