Dans un local discret de Guiche, mon pote Mathieu Rivera a accompli l’un de ses rêves. A l’abri des regards et loin des réseaux sociaux, il mijote ses recettes alambiquées. Dans sa micro-distillerie baptisée Sugaar, il agit à la manière d’un druide alchimiste, pour élaborer de belles potions spiritueuses.

Photos: Yannick Revel
Cela faisait longtemps que Mathieu me parlait de ce projet. Une entreprise ambitieuse visant à élaborer un gin « made in Pays Basque ». Il faut dire que l’ami a de la suite dans les idées et les embuches ne sont pas du genre à le stopper. Les années nécessaires à la mise en forme de sa distillerie ne peuvent que le rendre plus fier car aujourd’hui, la satisfaction est au rendez-vous. La micro-distillerie Sugaar a embouteillé sa première production de gin artisanal.
Au total, 5000 flacons constituent le millésime 2018 sous le nom d’Orregin. A base d’alcool de blé, sa recette compose savamment avec des baies de genièvre (orre en basque), des baies de coriandre, de la citronnelle, du poivre et des écorces d’agrumes. Après une macération en cuve de 800 litres, le liquide passe dans le circuit savant et mystérieux de l’alambic. Ce chaudron élaboré agit en fonction de multiples paramètres.

Mathieu, les mains dans l’alambic
«Il se passe quelque chose de magique dans l’alambic » s’émerveille le sorcier en chef, fasciné par « le côté alchimiste de la transformation de la matière ». Un processus pour lequel il se passionne depuis de nombreuses années. Auparavant salarié dans le monde des vins et spiritueux, il épanche sa soif de connaissance en visitant de nombreuses distilleries. Au cours de trois voyages en Ecosse, il écume les fabricants de gin et whisky pour déceler leurs secrets. Ainsi le projet se dessine dans sa tête et l’envie de devenir lui-même alchimiste en chef se précise.

Le design du flacon est signé par l’agence Millenium
Dans son local neuf, Matthieu Rivera peut maintenant savourer le fruit de plusieurs années de réflexion et de recherche. En bouche, son gin préparé en tonic marie rondeur et fraîcheur avec une présence plus marquée sur les agrumes. Une réussite qui ne constitue que le point de départ de l’aventure Sugaar. Car la distillerie entend faire aussi du whisky dont la production démarrera d’ici quelques jours.

Les baies de genièvre, cueillies par le druide himself
Le célèbre alcool écossais demande une période de vieillissement et ne sera donc pas disponible tout de suite à la consommation. Pendant qu’il se bonifie dans les tonneaux, son éleveur continuera à développer son réseau de distribution chez les cavistes et les bars restaurants. Son produit a des arguments pour séduire, son goût bien sûr mais aussi son esthétique particulièrement aboutie, réalisée en collaboration avec l’agence Millénium basée à Lescar. Enfin son identité basque finement assumée sans tomber dans le folklore. Point de piment dans ses recettes mais « des agrumes ramassés en Gipuzkoa ou de l’orge (pour le whisky) récolté par un agriculteur local » précise le faiseur d’élixir. Demain, ce sera son tour de cueillir un des ingrédients majeurs de sa blanche boisson. Au petit matin il prendra la route de la montagne navarraise pour y cueillir des baies de genièvre. Sera-t-il équipé de la faucille du druide ?
Auteur : Yannick Revel
Pour en savoir un plus sur Sugaar, rendez-vous sur sa page Facebook
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