Rosabelle Forzy est une femme de défi. En 2012, alors que l’usine de béret Laulhere est en liquidation judiciaire, elle reprend la boite à la barre du tribunal de commerce. En cinq ans, elle redonne un nouveau souffle à l’entreprise et au béret en général. Avec beaucoup de volonté et de conviction, son travail de fond a permis de propulser cet emblème national de la campagne profonde vers les podiums de la fashion week.

Photo: Yannick Revel
Pourquoi avoir voulu reprendre cette entreprise au bord de la faillite ?
Rosabelle: Je cherchais une entreprise à reprendre et j’ai vu celle-ci qui était en dépôt de bilan. Je me suis dit « comment une boite comme ça peut être dans cette situation ? ». Je ne comprenais pas. Le béret est un symbole de la France et c’était la dernière fabrique historique.
Il s’agit donc d’une opportunité mais avais-tu déjà une affinité pour ce produit si particulier ?
C’est clairement une opportunité d’affaire, je n’aurai jamais pensé reprendre une usine de béret ! Mais en tant que gersoise, j’ai toujours vu des gens le porter. C’est un produit qui est ancré dans mon inconscient de façon naturelle.

Rosabelle Forzy devant sa nouvelle boutique de la rue Gambetta à Saint-Jean-de-Luz
Sans toi il n’y aurait plus de fabricant historique de béret ?
Non, quelqu’un d’autre aurait repris l’entreprise. Mais pas avec la même stratégie qui repose sur l’envie de mettre le béret sur la partie mode.
Aujourd’hui, l’image du béret est devenue glamour, êtes-vous responsable de cet engouement ?
Soit c’est un pur hasard, soit on en a une part de responsabilité et on va se dire que oui, nous y sommes pour quelque chose. Nous avons joué avec de nombreux partenaires ayant plus de poids et de notoriété que nous. Nous sommes allés frapper aux bonnes portes notamment avec les maisons de haute couture qui ont remis le béret sur les podiums. Cela a eu un impact mondial que l’on ne pouvait pas avoir tout seul. A titre exemple, la star hollywoodienne Emma Watson nous a récemment contacté pour en avoir un.

Bérets en lévitation
Cette volonté de placer le béret sur ce terrain a été une stratégie mise en place dès le départ ?
Oui, il s’agissait surtout de remettre le béret à son juste prix. Il y a un vrai savoir-faire, une qualité de travail pour un produit qui se garde toute une vie. Ça me rendait malade de voir que l’on ne trouvait presque plus que des bérets de piètre qualité fabriqués bien loin de la France.
Peut-on porter le béret au quotidien et en toutes circonstances ?
Bien sûr, surtout si on en a plusieurs. On peut ainsi en porter avec toutes les tenues. Les gens peuvent penser que le béret n’est pas pour eux mais c’est parce qu’ils n’ont pas tenté différents types de béret. Il y a diverses formes qui correspondent à des visages et à des styles différents. Chacun peut trouver son béret !

Le Wall of Fame du béret
Beaucoup de stars portent le béret désormais, quelle personnalité aimerais-tu voir avec la tête dans un béret Laulhère ?
Franchement Emma Watson, c’est déjà très bien. Elle est féministe et engagée et j’adore vraiment ce qu’elle fait. Le béret a une image engagée, donc j’aime que des personnalités de caractère se l’approprient à nouveau.

Rosabelle & I
Auteur : Yannick Revel
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